PRESENTATION


Michel Gondry, cinéphage français, amateur de culture black, de jazz et de hip hop, devient dans les années 80 l'enfant-prodige du vidéoclip, puis un chouchou du cinéma indépendant américain. Il considère son métier comme un vaste terrain de jeux et entraine le public dans ses délires. Bricoleur de génie, il construit un monde original qui nous embarque dans son imaginaire.

Cette comédie déjantée, d’une généreuse créativité, réconcilie cinéma populaire et cinéma d'auteur. C'est une déclaration d’amour à la puissance du rêve, à la force créatrice : Un hommage vibrant au cinéma amateur, et au cinéma populaire, fédérateur. Compenser le manque de moyens par la créativité, c’est l’histoire des débuts de Gondry, qui a acheté une petite caméra pour faire des films, avec trois fois rien et des tonnes d’ingéniosité. Comme dans ses premiers films d'animation, ses héros loufoques, losers magnifiques, tournent des films avec des bouts de ficelles, de carton et d’aluminium. Gondry prône le bricolage contre la standardisation, la création contre la marchandisation du monde. En réinventant des films célèbres, Gondry, Prince du système D, passe la culture mainstream au filtre joyeux de son univers artisanal et décalé. Il propose une réflexion ludique et décoiffante sur le pouvoir des images et du cinéma, mais aussi sur la perte de la mémoire, la perte des images. Dénonçant la folle course à la technologie et l’obsolescence programmée, Gondry fait rêver le spectateur grâce à une malice cinématographique qui défie les effets spéciaux coûteux. Adepte d'effets spéciaux "cheap" bricolés, "cousu main", "tourné-monté" dans un temps record, fasciné par la manière dont les obstacles deviennent des outils de création, Gondry prend partie pour ses pirates.


Ce film est aussi un hymne à l'amitié, à la solidarité, à la générosité, à la volonté de survie, et à une combativité inventive. Le quartier cosmopolite se mobilise autour d’un projet artistique commun, pour sauvegarder son patrimoine et réinventer une mémoire. L'humour, le partage et le travail collectif sont érigés en armes décapantes. Fasciné par la chaleur et la solidarité qui se dégagent de l’esprit communautaire, Gondry injecte dans cette fantaisie sociale, un discours politique optimiste qui prône l’indépendance et le collectif face aux puissants. Gondry met en avant la culture urbaine, et la faculté de construire quelque chose avec trois bouts de ficelles et la motivation d'un quartier. Gondry a intégré les vrais habitants de Passaic dans le projet, en particulier les jeunes, qui, dans la scène finale, découvrent en direct le film dans lequel ils ont joué, avec fierté.